из него вышагнула — как из лодки. С тобой — жить?!
* * *
Дай ей Бог всего этого не знать, быть просто — счастливой, отстоять тебя у совести, Бога, богов, тебя. (NB! что же у нее останется?? 1938 г.)
* * *
…А знаешь — дела дивные! — раскрываю Гёте «Aus meinem Leben» и — эпиграф: — Es ist dafür gesorgt, dass die Bäume nicht in den Himmel wachsen[15 - «Предусмотрено, чтобы деревья не врастали в небо» (нем.). Цветаева цитирует эпиграф к третьей части книги Гёте «Из моей жизни. Поэзия и правда» («Aus meinem Leben. Dichtung und Wahrheit»).] — т. е. то, что постоянно, всю жизнь говорю о себе и своей жизни я — только у меня:
— Es ist von Gott besorgt, dass die Bäume[16 - Богом устроено, чтобы деревья — (нем.).] —
Ну — обнимаю.
* * *
Cher Jean Chuzeville,
Vous souvenez-Vous encore de moi? Vous étiez tout jeune, nous étions tous jeunes. C’était Moscou. C’était Noël. C’était la neige. Vous écriviez des vers. J’écrivais des vers. Nous les lisions à M-elle Hélène Guedwillo.
Vous aimiez Francis Jammes, j’aimais Edmond Rostand. Mais on s’entendait bien. M-elle Guedwillo aimait les vers et la jeunesse.
Arrivée en 1925 à Paris je n’ai jamais renoué avec personne — de mon enfence. Chaque passé est passé, celui-là (Guerre, Révolution) était le Passé absolu, total, n’ayant jamais existé.
Mais jamais, aussi, je n’ai entendu nommer Votre nom sans la vision de: Moscou — neige — Noël — lunettes — jeunesse — vision aussitôt traduite par un sourire qui mettait entre mon interlocuteur et moi plus de distance que de 1909 à 1930. Je Vous mettais du côté de ma jeunesse, l’interlocuteur restait dehors.
* * *
Cher Jean Chuzeville, quand M-me G-ky m’a transmis Votre souvenir, je eu le sentiment — ne craignons pas les grand mots, toujours petits devant nos sensations — de résurrection: non de la Votre, de la mienne propre, de la moi d’alors.
Une chose sans témoins n’a jamais existé.
C’est moi — la chose sans témoins.
* * *
Cher Jean Chuzeville, la règle de ma vie a été (sans que je l’ai voulu) de me faire à moi-même plus de tort que de bien. Surtout avec mes lettres. J’ai toujours voulu être moi, moi toute — il n’en fallait souvent pas tant que ça.
Ainsi il se peut que me fasse tort en ce moment en Vous écrivant cette lettre, au lieu de l’autre — aimable et «simple» et nulle…
* * *
Cher Jean Chuzeville. Voici Noël. Venez me voir. C’est en banlieu — Meudon — écrivez-moi quand, pour que je Vous attende.
Voici l’itinéraire: Vous prenez le petit train aux Invalides — ou au Pont de l’Aima — ou au Champ de Mars — ou à Mirabeau — descendez à Meudon-Val-Fleury — traversez la passerelle — montez l’Avenue Louvois — et sans tourner ni à droite ni à gauche — Vous vous trouvez juste devant ma maison — 2, Avenue Jeanne d’Arc — 1 étage gauche — frappez.
Vers 4 heures de préférence.
Vous verrez mes enfants, Vous m’avez vue enfant.
MZ
Noël 1909 — Noël 1930
Moscou — Meudon
Милый Жан Шюзвиль,[17 - Жан Шюзвиль (1886 — не ранее 1959) — поэт, критик, переводчик; в конце 1900-х — начале 1910-х гг. шесть лет прожил в России. В 1913–1914 гг. вел обзоры новейшей русской литературы в журнале «Mercure de France»,
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Дай ей Бог всего этого не знать, быть просто — счастливой, отстоять тебя у совести, Бога, богов, тебя. (NB! что же у нее останется?? 1938 г.)
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…А знаешь — дела дивные! — раскрываю Гёте «Aus meinem Leben» и — эпиграф: — Es ist dafür gesorgt, dass die Bäume nicht in den Himmel wachsen[15 - «Предусмотрено, чтобы деревья не врастали в небо» (нем.). Цветаева цитирует эпиграф к третьей части книги Гёте «Из моей жизни. Поэзия и правда» («Aus meinem Leben. Dichtung und Wahrheit»).] — т. е. то, что постоянно, всю жизнь говорю о себе и своей жизни я — только у меня:
— Es ist von Gott besorgt, dass die Bäume[16 - Богом устроено, чтобы деревья — (нем.).] —
Ну — обнимаю.
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Cher Jean Chuzeville,
Vous souvenez-Vous encore de moi? Vous étiez tout jeune, nous étions tous jeunes. C’était Moscou. C’était Noël. C’était la neige. Vous écriviez des vers. J’écrivais des vers. Nous les lisions à M-elle Hélène Guedwillo.
Vous aimiez Francis Jammes, j’aimais Edmond Rostand. Mais on s’entendait bien. M-elle Guedwillo aimait les vers et la jeunesse.
Arrivée en 1925 à Paris je n’ai jamais renoué avec personne — de mon enfence. Chaque passé est passé, celui-là (Guerre, Révolution) était le Passé absolu, total, n’ayant jamais existé.
Mais jamais, aussi, je n’ai entendu nommer Votre nom sans la vision de: Moscou — neige — Noël — lunettes — jeunesse — vision aussitôt traduite par un sourire qui mettait entre mon interlocuteur et moi plus de distance que de 1909 à 1930. Je Vous mettais du côté de ma jeunesse, l’interlocuteur restait dehors.
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Cher Jean Chuzeville, quand M-me G-ky m’a transmis Votre souvenir, je eu le sentiment — ne craignons pas les grand mots, toujours petits devant nos sensations — de résurrection: non de la Votre, de la mienne propre, de la moi d’alors.
Une chose sans témoins n’a jamais existé.
C’est moi — la chose sans témoins.
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Cher Jean Chuzeville, la règle de ma vie a été (sans que je l’ai voulu) de me faire à moi-même plus de tort que de bien. Surtout avec mes lettres. J’ai toujours voulu être moi, moi toute — il n’en fallait souvent pas tant que ça.
Ainsi il se peut que me fasse tort en ce moment en Vous écrivant cette lettre, au lieu de l’autre — aimable et «simple» et nulle…
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Cher Jean Chuzeville. Voici Noël. Venez me voir. C’est en banlieu — Meudon — écrivez-moi quand, pour que je Vous attende.
Voici l’itinéraire: Vous prenez le petit train aux Invalides — ou au Pont de l’Aima — ou au Champ de Mars — ou à Mirabeau — descendez à Meudon-Val-Fleury — traversez la passerelle — montez l’Avenue Louvois — et sans tourner ni à droite ni à gauche — Vous vous trouvez juste devant ma maison — 2, Avenue Jeanne d’Arc — 1 étage gauche — frappez.
Vers 4 heures de préférence.
Vous verrez mes enfants, Vous m’avez vue enfant.
MZ
Noël 1909 — Noël 1930
Moscou — Meudon
Милый Жан Шюзвиль,[17 - Жан Шюзвиль (1886 — не ранее 1959) — поэт, критик, переводчик; в конце 1900-х — начале 1910-х гг. шесть лет прожил в России. В 1913–1914 гг. вел обзоры новейшей русской литературы в журнале «Mercure de France»,
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Цветаева М.И. Тетрадь четвертая