ne nous laisse-
Rait pas, ne t’admettrait pas avec une autre.
Lamentait la montagne — rien que fumeґe
Resterait de nos citeґs et au-dela`.
Teґmoignait la montagne — nous: destineґs
Aux autres (je n’envie pas ces autres-la`!).
Lamentait la montagne — d’un poids affreux,
Le serment qu’il est trop tard que nous reniions.
Teґmoignait la montagne — vieux est le nud
Gordien — devoir et passion.
Lamentait la montagne sur notre entaille —
Demain! Attends! Quand au-dessus de nos fronts
Non la mort, — seul memento: la mer eґtale!
Demain, quand nous comprendrons.
Un bruit... Comme si quelqu’un tout simplement —
Eh bien.... pleurait tout pre`s?
Lamentait la montagne, seґpareґment
Descendre il nous faudrait
Dans la vie dont nous savons bien tous: bohe`me,
Boue, bazar, et caetera...
Teґmoignait encore que tous les poe`mes
Des montagnes
s’eґcrivent
comme ca.


8

Cette montagne eґtait la bosse
D’Atlas, — titan geґmissant qui tient bon.
La montagne fera la force
De la ville ou` de`s l’aube nous battons
Nos vies comme cartes jeteґes!
— Passionneґs, obstineґs a` ne pas etre.
Ainsi que l’ours pour l’apreteґ
De son cri, ainsi que les douze apotres
Reґveґrez mon ingrate grotte.
(Grotte — j’eґtais, ou` les vagues s’engouffrent!)
De ce jeu la dernie`re porte,
T’en souviens-tu — tout au bout du faubourg?
Des mondes — que cette montagne!
Les dieux se vengent de leurs simulacres.
L’entaille vint de la montagne.
La montagne eґtait sur moi seґpulcrale.


9

Passeront les anneґes, la pierre sus-dite
En plate sera changeґe, oteґe.
Alors notre montagne sera construite
De pavillons, d’enclos — grignoteґe.
On dit qu’en bordure, sur de tels coteaux
L’air est plus pur et qu’il fait bon vivre.
Et l’on se mettra a` tailler des lambeaux,
A rayer de linteaux l’herbe vive,
A niveler mes cols et tous mes ravins —
A l’envers! Car il faut qu’un soupcon
De maison entre dans le bonheur d’au moins
Quelqu’un, — de bonheur — dans la maison!
De bonheur, — dans la maison, d’amour deґnueґ
De fiction et de tension des veines!
C’est qu’il faut etre femme et le supporter!
(Il fut bel et bien, quand tu venais,
Le bonheur — dans la maison!) D’amour tranquille,
Sans que rupture et couteau s’imposent.
Des ruines de notre bonheur une ville
Se le`vera — d’eґpoux et d’eґpouses.
Et au bon air dans cette meme nature
— Si tu peux — faute! Tant qu’il est tot! —
Les boutiquiers pourront en villeґgiature
Macher et remacher leur magot.
Et d’inventer des couloirs courbes ou droits
Pour que, brin a` brin, la maison — fut!
Car il faut bien qu’au moins quelqu’un ait un toit
Et un nid de cigogne au-dessus.


10

Jamais la montagne n’oubliera — le jeu
Sous le poids de pareils fondements.
Se perdre — on le peut, — la meґmoire: on ne peut:
La montagne a montagnes de temps!
Et ils comprendront! Que leurs yeux s’eґcarquillent
Devant les crevasses obstineґes:
Non pas monticule planteґ de familles, —
Mais crate`re qu’on a deґclencheґ!
On n’immobilisera pas le Veґsuve
Par des vignes! Avec du lin on
Ne tiendra pas un geґant! La folle eґtuve
Des le`vres suffit afin qu’en lion
Les vignes changeґes, se retournent soudain,
Crachant sur vous des laves de haine.
Vos filles
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Цветаева М.И.   Если душа родилась крылатой