pas, toi, la`!).
Un jardin, solitaire, comme toi.
Pour les vieux jours, ce jardin, pour moi…
— Ce jardin autre? Et, peut-e  tre, cet autre monde? —
Donne-le-moi pour mes vieux jours —
Et pour le pardon de l’a  me.



Lecteurs de journaux

Le serpent souterrain glisse,
Il glisse, il transporte les gens.
Et chacun, — avec son
Journal (son eczeґma!).
Un tic a` la ma  choire,
La carie des journaux.
Ma  cheurs de mastic!
Lecteurs de journaux.
Le lecteur — qui? — Un vieillard, un athle`te?
Un soldat? — Ni traits, ni visages,
Ni a  ge. Un squelette — sans visage:
Une feuille de journal!
Celle dont tout Paris — , du front
Jusqu’au nombril, est habilleґ.
Laisse donc, jeune fille!
Tu accoucheras d’un lecteur
De journaux!
Ils se bal — «Il couche avec sa sur» —
ancent — «Il a tueґ son pe`re!» —
Ils se balancent — et se remplissent
De vaniteґ.
Qu’importe a` ces messieurs —
L’aube ou le coucher de soleil?
Des avaleurs de vide,
Les lecteurs de journaux!
Lire — les journaux: calomnies,
Lire — les journaux: deґtournements,
Dans chaque colonne — mensonges,
Dans chaque colonne — deґgou  t. —
Avec quoi, vous preґsenterez-vous —
Au Jugement dernier — dans la clarteґ —
Accapareurs d’instants,
Lecteurs de journaux!
— Au loin! Disparu! Perdu!
La peur maternelle est ancienne,
Me`re! La presse de Gutenberg est
Plus horrible que la poussie `re de Schwartz!
Pluto  t e  tre au cimetie`re, — que
Dans une infirmerie purulente,
Gratteurs de croutes,
Lecteurs de journaux!
Qui laisse pourrir nos fils
A la fleur de l’a  ge?
Les incestueux e ґcrivains
Pour journaux!
C’est cela, amis, — que je pense —
Et bien plus fortement encore
Que dans ces vers, — lorsque,
Mon manuscrit a` la main,
Je me trouve en face, ou pluto  t
— Il n’y a pas de lieu plus vide! —
Devant la non-face
Du reґdacteur
des saleteґs du journal.
Tu ouvres en grand tes yeux vers le ciel bleu —
Et tu t’exclames: — un orage!
Un audacieux passe, tu le`ves les sourcils —
Et tu t’exclames: un amour!
Au travers de la mousse grise des indiffeґrences —
Moi, je m’exclame: — des poe`mes.



Cendres

Il s’est abattu sur la ville de Saint Vinceslas
— L’incendie, ainsi, deґvore les herbes —
Apre`s avoir joueґ avec les facettes de Bohe  me!
— La cendre, ainsi, couvre les ba  timents,
La tempe  te de neige, ainsi, balaye les jalons…
De l’Eden — Tche`ques, dites-le! —
Que reste-t-il? Des cendres.
— La Peste, ainsi, reґjouit les cimetie`res!


2

Il s’est abattu sur la ville de Saint Vinceslas
— L’incendie, ainsi, deґvore les herbes —
Une deґcision — c’est votre dernier deґlai:
— L’eau, ainsi, s’approche des fene  tres,
La cendre, ainsi, couvre les ba  timents…
Par-dessus les ponts et les places
Pleure, il pleure le lion biceґphale…
— La Peste, ainsi, reґjouit les cimetie`res!


3

Il s’est abattu sur la ville de Saint Vinceslas
— L’incendie, ainsi, deґvore les herbes —
L’eґtouffement, sans freґmir
— La cendre, ainsi, couvre les ba  timents:
Faites signe, a  mes vivantes! Prague
Aujourd’hui plus deґserte que Pompeґi:
Un pas, un bruit — nous cherchons en vain…
— La Peste, ainsi, reґjouit les
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Цветаева М.И.   Если душа родилась крылатой