festlich…
Holderlin



Dedicace

Que tu tressailles —
Et tombent des montagnes,
Et monte — l’ame!
Laisse mon chant monter:
Chant de l’entaille,
De ma montagne.
Je ne pourrai
Ni la`, ni deґsormais
Combler l’entaille.
Laisse mon chant monter
Tout au sommet
De la montagne.


1

Cette montagne eґtait le torse
D’un conscrit renverseґ par la mitraille.
La montagne voulait des noces,
Des le`vres vierges, un ceґreґmonial.
Cette montagne — l’еxigeait.
Irruption de l’oceґan dans l’oreille,
Criant «hourra» d’un meme jet.
Cette montagne errait et guerroyait.
Montagne pareille au tonnerre.
C’est en vain qu’on joue avec les titans!
De la montagne — la dernie`re
Maison au bout du faubourg: souviens-t’en!
Des mondes — que cette montagne!
Pour le monde il prend cher, Dieu est avide.
L’entaille vint de la montagne.
La montagne eґtait par-dessus la ville.


2

Parnasse, Sinaї?
Non! Simple colline a` casernes,
Rien d’autre — feu! vas-y!
Bien qu’octobre et non mai, qu’y faire?
Cette montagne-ci
M’eґtait le paradis!


3

Paradis sur la paume offert
— Qui s’y frotte, brule entier! —
La montagne avec ses ornie`res
Deґvalait sous nos pieds.
Comme un titan avec ses pattes
De buisson et de houx,
La montagne agrippait nos basques
Et ordonnait: — debout!
Paradis — oh, nul b-a-ba,
— Courants d’air: d’air troueґs! —
La montagne nous jetait bas
Et attirait: — coucheґ!
Comment? C’est a` n’y rien comprendre:
Propulseґs, eґbahis!
La montagne eґtait consacrante
Et deґsignait: — ici...


4

Perseґphone, pour ce grain de grenade...
L’oublier en plein gel d’hiver?!
Double coquille des le`vres qui tardent,
Leur bord aux miennes — entrouvert.
Perseґphone, pour un grain deґgradeґe!
La pourpre opiniatre des le`vres,
Et tes cils — pure brisure et, doreґe,
La dent de l’eґtoile s’eґle`ve...


5

Ni erreur — que la passion, ni conte,
Et nul mentir, mais: d’un jour!
Ah! Si nous eґtions venus au monde
En terrestres de l’amour!
Ah! Si tout bonnement, d’un sens sur:
Ca? — colline! Mamelon!
(A l’attrait pour le gouffre on mesure,
Dit-on, le niveau des monts.)
Dans les touffes de bruye`re fauve,
Les souffrants lots de pins...
(... Le deґlire: au dessus du niveau
De la vie.)
— Prends, je suis tien!
Heґlas! La famille douce, ronde,
Les gazouillis qu’eux savourent...
Puisque nous sommes venus au monde
En ceґlestes de l’amour!


6

Lamentait la montagne (en terre tant reste
Ame`re l’entaille ou` saignent les ruptures),
Lamentait la montagne sur la tendresse
Tenaillante de nos matins obscurs.
Lamentait la montagne sur notre lien:
Nos le`vres: parenteґ des plus imparables!
Teґmoignait la montagne — qu’a` chacun
Il serait du selon ses larmes.
Et la montagne teґmoignait — camp tsigane,
La vie! de cur en cur qu’on brade son temps!
La montagne lamentait encore: Agar,
Il la fit partir — avec l’enfant pourtant!
Et la montagne teґmoignait — nous: jouets
Du deґmon! Nulle intention dans ses montages!
La montagne parlait, nous eґtions muets.
Nous nous en remettions a` la montagne.


7

Lamentait la montagne — rien que tristesse
Resterait du sang et brasier qui sont notres.
Teґmoignait la montagne: elle
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Цветаева М.И.   Если душа родилась крылатой